J’ai rencontré Carole, sur les bancs de l’IRUP de St Etienne (Institut Régional Universitaire Polytechnique) en 2016. J’y suivais, en formation continue, le cursus d’entrepreneur de l’économie sociale et solidaire. J’étais un peu en panne d’inspiration et de motivation par rapport à mon emploi. Carole, elle, était prête à en découdre avec des projets autour de l’habitat participatif et intergénérationnel.
Ma mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle vit dans sa maison avec son mari (mon père), mais je suis très présente et impliquée pour tout ce qui concerne les choses du quotidien. Mon absence, 2 fois 3 jours par mois sur 8 mois, est donc cadencée par plusieurs appels téléphoniques quotidiens, et Carole assiste souvent à ces conversations un peu étranges et décalées. Elle y perçoit la bienveillance, la patiente, l’écoute, la réassurance, le rire partagé et me parle de sa grand-mère et de la souffrance de la savoir aussi mal accompagnée.
De connaissance mutuelle en connivence de valeurs, nous progressons sur le cursus et intégrons à 100% les principes de l’ESS dans notre façon de critiquer les systèmes existants mais aussi de réfléchir à des organisations nobles et porteuses de sens pour l’ensemble des personnes impliquées, qu’elles aient le statut de travailleurs, celui d’accompagnés, ou encore de bénévoles et d’administrateurs.
Le diplôme en poche, notre complicité vive et animée nous portent naturellement vers une idée d’habitat alternatif aux EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), avec comme ligne conductrice le bien-vivre jusqu’à son dernier souffle.
Dans nos rêveries, nous découvrons Hoguewey, une concrétisation possible d’une de nos idées folles … et puis vient alors l’idée de l’association que nous appelons immédiatement les zAZa’s.
Un premier test auprès de quelques convives, le 1er Avril 2017, une douzaine de personnes, réunies pour discuter autour de ce thème, l’alternative aux EHPAD : dégagée des contraintes politiques et administratives, appartenant aux personnes qui logent là, une vraie vie, de vraies maisons d’où l’on peut sortir quand bon nous semble mais où il fait bon rentrer, un endroit où on mange bien, dégagé du prix de journée et du GIR moyen pondéré, où l’on peut recevoir vraiment sa famille, où les personnes qui travaillent sont heureuses de venir parce qu’elles sont bien traitées et qu’elles participent à la gestion et au management de cette structure, un endroit sans blouses blanches ou bleues pour dire la maladie et restreindre l’univers à des unités fermées …
Les retours positifs, l’enthousiasme, le partage de la vision et des valeurs démultiplient l’élan. Nous déposons les statuts de cette association, dans la foulée, et partons, par petites touches, donner du corps à nos idées, en compagnie de Vickie qui, avec Carole et moi, constituons le bureau.
Nous visitons Hoguewey, et de discussions en rêveries, nous décidons d’un projet moins lourd que celui d’Hoguewey, à taille familiale, et écrivons notre idée de cette maison.
Nous décidons de réunir l’association pour partager cette orientation (c’est l’AG de la deuxième année avec des nouvelles venues), et en préparant, nous découvrons CARPE DIEM et leur singulière façon d’avoir fait ce dont nous rêvons : la maison à taille humaine, le havre pour finir ses jours joyeusement et dignement.
Nous passons leur film en AG, et pour toutes et tous, et particulièrement les moins convaincus, c’est un vrai révélateur du possible. Nous votons à l’unanimité le projet de la maison des zAZa’s et nous chargeons chacune et chacun de démarches « benchmarking », c’est-à-dire l’étude de l’existant dans ce domaine de l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée.
Nous regardons les expériences Suisse et Belge et Allemande. Nous entendons parler de la maison des sages. Nous sommes attentives au projet de Gap.
Nous prenons contact avec AMA DIEM, rencontrons l’association « du répit pour les aidants », et puis le directeur et la coordinatrice des soins d’un EHPAD, celui des Campelleis (Champeix)
Chacun nous prodigue encouragements et conseils, notre maison des zAZa’s prend de plus en plus corps.
Nous entrons maintenant, en 2019, dans la phase organisée de concrétisation de la première maison des zAZa’s :
Recherche de financements : Assurer un capital de départ permettant le développement du projet et l’assise immobilière.
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Dons fiduciaires, mobiliers, immobiliers
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Plan de financement
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Budget
Communication : Nous faire connaitre et reconnaitre, assoir notre légitimité
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Manifestations
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Publications
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Évènementiel
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Agrément
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Réseaux
Recherche d’implantation : Trouver le premier endroit, correspondant à des besoins locaux.
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Maison au sein d’un village accueillant, où très légèrement excentrée. Accès magasins, médecins, services culturels, jardin privatif attenant
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Repérage des besoins locaux
Je suis Anne, actuellement présidente de l’association les zAZa’s.